L'industrie de la Mode de Luxe Africaine peut acquérir un avantage concurrentiel en continuant à améliorer ses savoirs faire en développement durable.
L’Afrique a toujours été une source d’inspiration pour le monde, comme en témoignent les archives de toutes les maisons de couture internationales. Mais aujourd'hui, le continent connaît un regain de confiance grâce à la puissance créative de ses nouveaux talents qui offre à l’industrie de la mode quelque chose de nouveau : leur propre vision du luxe durable.
Aujourd'hui, le continent offre aujourd'hui sa propre vision du Luxe durable.


Bien que l'Afrique ne puisse pas encore rivaliser avec les marchés matures en terme de fabrication à grande échelle, elle peut briller en valorisant son vaste patrimoine artisanal pour développer une nouvelle approche d’une fabrication artisanale pour les consommateurs avertis du monde entier.
De mon point de vue, il s'agit de redéfinir le Luxe par une approche plus éthique, valoriser les beaux objets fabriqués de manière durable et qui racontent leur propre histoire.
C'est un domaine dans lequel l'Afrique excelle. Alors que le monde se rétrécit et que les ressources s'amenuisent, l'industrie est à la recherche de nouvelles sources d’originalité.
L'esthétique diversifiée du continent et son histoire de vêtements sophistiqués se prêtent naturellement à cette demande. En plaçant le produit et l'histoire au sommet de la chaîne de valeur, l’Afrique mettra la barre très haut pour que le reste du monde puisse la suivre.
Un excellent exemple est la marque Maki Oh qui est devenue l'une des plus grandes réussites de la scène florissante de la mode au Nigeria depuis son lancement en 2010.
À l'époque, alors que la plupart des créateurs locaux utilisaient des imprimés en wax hollandais, elle s'est concentrée sur l'évolution des textiles locaux tels que l'adire teint à l'indigo et l'ase-oke tissé pour créer des vêtements féminins qui répondent aux tendances saisonnières. Elle a depuis été vendue à Lagos et à New York.
Plus récemment, il y a Rich Mnisi qui fait sensation, ses créations sont portées par Rihanna, ou encore Beyonce. Le créateur sud-Africain a d’ailleurs remporter le prix LVMH du jeune créateur.


En Afrique du Sud, le créateur Laduma Ngxokolo fait la promotion du mohair et de la laine mérinos sud-africain avec sa collection MaxHosa Inspirées par les cérémonies d'initiation Xhosa et le perlage, ses tricots colorés ont été récompensés lors de l'International Fashion Showcase de la Londres Fashion Week.
Et au Ghana, la marque Studio One-Eighty-Nine utilise la mode comme un moyen de développement local. Cette initiative sociale, mise en place par Abrima Erwiah, responsable marketing, et l'actrice Rosario Dawson, travaille en étroite collaboration avec des artisans pour créer ses tissus batik et bogolan, ses perles de verre recyclé, son cuir teint végétal et ses bijoux en laiton gravé.
Les marques internationales investissent également dans la production africaine , avec des marques comme Suno, Maiyet, Stella McCartney ou encore Vivienne Westwood, aidées par des organismes tels que Ethical Fashion Initiative. Cette approche peut améliorer les pratiques du commerce équitable, accroître les capacités de fabrication, stimuler l'emploi, préserver l'artisanat et promouvoir l'autonomisation en Afrique.
L'industrie de la mode en Afrique a encore beaucoup de défis à relever.
Cependant, de nombreux designers du continent m'ont fait part de leurs difficultés à trouver des ateliers fiables et des sources d’approvisionnement pérenne. C’est l’un des domaines qui représente le plus grand défis pour ces marques et où la collaboration pourrait être utile.
Les poches d'industrie sur le continent sont disjointes. Si elles mettaient en commun leurs connaissances et leurs ressources et adoptaient une approche régionale - et éventuellement panafricaine -, la croissance pourrait s'accélérer. Le centre de production SOKO Kenya est un exemple de la manière dont les efforts conjoints peuvent porter leurs fruits.
S'il est important de se tourner vers l'extérieur pour se développer, le luxe africain doit aussi travailler dur pour conquérir le marché intérieur. L'Afrique compte un nombre croissant de personnes fortunées et une classe moyenne influente. Le problème est que, souvent, cette importante base de consommateurs privilégie les marques internationales au détriment des siennes. Certaines boutiques haut de gamme, telles que Merchants On Long au Cap, Alara et Temple Muse à Lagos, créent des environnements de vente au détail suffisamment attrayant pour commencer à changer cet état d'esprit, tout comme les entreprises de commerce électronique haut de gamme telles qu'Industrie Africa. Et le changement ne saurait tarder, car les marques multinationales étendent de plus en plus leur présence en Afrique.
Les capitales traditionnelles de la Mode ne peuvent plus se reposer sur leurs lauriers, croyant que peu de choses comptent au-delà de leurs frontières. L’Afrique, un continent d'un milliard d'habitants n'est pas une tendance. C'est la dernière frontière de la mode et potentiellement la plus glorieuse. Tirons les leçons des erreurs commises par la fastfashion en Asie et intégrons la richesse des talents et des techniques de l'Afrique dans le système mondial de la mode de luxe, avec le respect qu'elle mérite.
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